Souvenirs de Lointains Noël
Dans un tremblant halo de lumière oscillant
De lueurs rouges, jaunes, entremêlés d’orange
Sous le regard ami d’un doux visage d’ange
Je reste là, assise, immobile en rêvant
Silencieuse, l’esprit suspendu dans le temps
Fascinée par les flammes de la cheminée
Je savour’ simplement la douceur de l’instant
Dans mon fauteuil, la tête vide de pensées
Les yeux perdus dans l’étrange danse du feu
Engourdie par son rayonnement chaleureux
Alors je baisse les paupières et me rappelle
Les souvenirs anciens de très lointains Noël
De ces Noël où, par un manque de moyen
Il nous fallait aller dans la forêt voisine
Pour découper des branches, en guise de sapin,
De ces pins maritimes aux très longues épines
Je me souviens aussi, débordant de poubelles,
Des branches cassées d’un sapin artificiel
Que j’avais ramassées en rentrant de l’école
Pour les consolider de ficelle et de colle
Ils n’étaient pas ornés comme dans les boutiques
De longues et belles guirlandes électriques
Mais je revois encor’ les petites bougies
Que nous y accrochions avec minutie
C’est sûr que cet usage était très dangereux
Mais le vacillement de leurs petites flammes
Illuminaient ainsi des réveillons heureux
Mettant de la magie tout au fond de nos âmes
Pour la veillée maman nous faisait un encas
Chocolat chaud, une orange et puis quelques noix
Mais le jour de noël nous faisions bon repas
Avec pour le dessert la bûche au chocolat
Sur la table ni caviar, foie gras, ou saumon,
Mais de la dinde, des patates et des marrons
Ils n’étaient pas cossus ces Noël d’antan
Mais nous étions joyeux, c’était ça l’important
Dans le cœur du foyer les bûches qui crépitent,
Puis le chat qui s’éveille, s’étire et s’agite,
Me ramènent alors dans la réalité
De cet instant douillet près de la cheminée
Aquarella
(je vous recommande d'activer la vidéo à la lecture du poème pour être dans l'ambiance)