Le Prince de l'Hiver
À chaque pas qu’il fait, le Prince de l’hiver
Teint blafard et muet, ajoute du mystère
Enveloppant la terre d’un fluide glacial
Réduisant la lumière aux couleurs minérales
Il a tout endormi, avançant lentement
Silencieux dans la nuit et parfois hésitant
Car malgré tout il sait qu’il n’est pas apprécié
Souffrant de ce rejet qu’il se doit d’assumer
Quand dans les cieux grisés aux nuances de perle
Des nuages chargés d’humidité déferlent,
Que la température transforme en flocons
Les cristaux de l’eau pure en un bel édredon,
Les formes se confondent dans un blanc nacré
Aux dentelles de l’ond’ que le gel a brodée
Et la neige scintille sous rayons de lune
Comme écaille frétille au dos de poisson-lune
Les lutins et les fées du givre et de la glace
Ont beaucoup travaillé sur toutes les surfaces
Ils sont venus l’aider, faisant preuve d’audace,
À poser la gelée en blanche carapace
Et si Mère-natur’ docile s’est figée
Sans le moindre murmure pour se rebeller
Les anges de l’hiver n’auront pas oublié
De lui souffler de l’air pour pouvoir respirer
La Terre se repose en son froid capuchon
Telle une belle ros' prise dans un glaçon
Mais déjà elle prépare en le plus grand secret
La sortie en fanfar' d’un printemps jeune et gai
(à regarder à l'issue de la lecture)