Là, au beau milieu de la lande

Où se dressent des mégalithes

Sur des parcelles de légendes

Parsemées de pierres en granit

À la lisière de l’aurore

Où se mêlent le mauve et l’or

Ils avancent dans un air pur

Traversé d’étranges murmures 

La fée Violette et son ami,

Un joli petit canari,

Se promènent sur les limites

De terres occultes et interdites

Avec ses yeux qui vous désarment

Dès que sur vous ils sont posés

Elle n’est pas dénuée de charme

Dans sa robe prune et dorée

L’oiseau installé sur le trône

D’une grosse pierre incurvée,

Jolie boule de plumes jaunes,

Observe son amie la fée

Qui, de ses longs doigts effilés,

Caresse la terre gelée

Faisant apparaître soudain

Des fleurs dans le creux de sa main

Elle aide les jeunes fleurettes

Un peu trop timides et discrètes

À relever un peu la tête

Et à sortir de leurs cachettes

Petits crocus panachés

Aux tons violets clairs ou foncés

Auprès des jaunes safranés,

Pour une note réchauffée

Quand arrivera le printemps

De velours pourpre et violacé

Rehaussé de jaune éclatant

Elle habillera les pensées

Violette aime bien marier

Les tons de sa spécialité

Avec tous ces éclats ambrés

Mimosa, poussin, ou doré

Ce ne sont pas des adversaires

Notre fée l’a très bien compris

Jaune soleil pour la lumière

Violet pour l’ombre ou pour la nuit

Les peintres savent sublimer

En bouquets d’allure charmante

Ces tonalités contrastées

Sur des toiles vierges en attente

Aquarella

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