La Terre entre nos mains
Texte inspiré par l'image suivante :
Je suis une vieille âme au regard poétique
Alimentant ma flamme aux poudres féériques
Mais de ce monde aride parfois je ne vois
Que des hommes avides dépourvus de joie
Les fantômes d’hier se mêlent aujourd’hui
Aux spectres de la guerre et des épidémies
Qui planent sur leurs cœurs et polluent leurs esprits
Par la terrible peur d’une terre en furie
Qu’est-il donc devenu, ce beau jardin d’Éden
Dont les fruits disparus pouvaient croître sans peine,
Où torrents et rivièr’s dévalaient en chantant
De profonds lits de pierre aux rochers ruisselant ?
Où sont les grands espac’s aux couleurs verdoyantes ?
Je ne vois à leur place que tourbes brûlantes,
Acres de pins grillés dans des forêts sans âmes,
Sentinelles figées dévorées par les flammes
Ici craque le sol, sec et déshydraté,
Jonché de fumeroles par les vents attisées
Quand là-bas pluies d’orage inondent les maisons
Et que grêle, de rage, détruit les moissons
Gaïa j’aimerais tant te prendre dans mes mains
Pour délicatement te plonger dans un bain
Qui comme par magie soignerait tes blessures
Et redonnerait vie à toute la nature
Mais une voix me dit : « Ce serait inutile
Car le flux de la Vie est toujours très habile
À trouver le chemin qui mènera chacun
À suivre les desseins prévus par le Divin »
Alors je prends ma plume et déclame des vers
Que j’imprime et assume, mais sans être amère,
Pour dire avec mes mots ma profonde tristesse
Face aux multiples maux que la planète encaisse