La Cabane
(création d'après une illustration d'Ellie Davis)
Depuis deux longues heures nous arpentions les bois
Appréciant les senteurs, tous les sens en émoi
En recherche d’un tronc ou d’une pierre plate
En faisant attention aux fleurs si délicates
Un endroit bien pratique où nous pourrions manger
Tout mignon, sympathique pour nous arrêter,
Quand derrière un talus, la petite cabane
Soudain est apparue derrière des platanes…
De branches et de brindill's en forme de tipi
Dressée telle une aiguill' piquée sur un tapis
Irrésistible attrait, quelle étrange attirance !
Sûr qu’elle m’invitait,... c’était une évidence
Sans jeter un coup d’œil pour voir à l’intérieur
J’en franchissais le seuil avec beaucoup d’ardeur.
Ne sachant trop comment je me cognais la tête
Et tombais lourdement sur un lit de pâqu’rettes
Puis en quelques secondes alors j’ai tout compris :
C’était un autre monde que je voyais ici…
Une lueur bleutée au-dessus de mon crâne
D’étoiles, parsemée, éclairait la cabane
Se tenaient à côté de moi des petits hommes,
La mine concentrée, pas plus hauts que trois pommes
Ils frottaient sur mon front des pierres colorées
Me donnant l’impression de bien me soulager
Que faites-vous ici ? Vous savez que ça craint,
Les réactions inouïes de certains des humains ?
Ils éclatèrent de rire en se moquant un peu
Puis gentiment me dirent d’un air très malicieux :
« Cette jolie cabane est comme un portillon
Une sorte de membrane entre nos dimensions
Nous n’avons rien à craindr’ car pour le traverser
Il faut d’abord atteindr’ un stade pour vibrer
Mais cesse de douter, tu ne nous verrais plus »
À peine prononcé,… ils avaient disparu…
Je ramassais au sol les pierres colorées
Avec cette idée folle : « je n’ai donc pas rêvé »
Ce trésor dans ma poche, je ressortais groggy
« Comment va ta caboche ? » me dit un ami
« Ce n’est rien, tout va bien, répondis-je en riant,
Mais j’ai drôlement faim... À table maintenant ! »
Aquarella
Défi relevé sur un atelier d'écriture de Maridan,
sur " Les Mots de Montpellier "