Noël blafard
(à écouter en lecture)
Les paysages sont d’un blanc immaculé
Toute la nuit, il n’a pas cessé de neiger
Dehors, les guirlandes sont encore allumées
Aux branches de sapins joliment décorés
Des gens pressent le pas vers les grands magasins
Pour honorer les longues listes des bambins
Établies avec une grande excitation
Pour des cadeaux et les courses du réveillon
Dans les jardins, on voit s’agiter des enfants
Dont les petits minois sont rougis par le froid
Ils éclatent de rire tout en se poursuivant
Et glissant sur la neige en gestes maladroits
Et puis, il y a cette chambre d’hôpital
Aux murs fanés et à la lumière blafarde
Où repose une enfant frêle au visage pâle
Près de laquelle une jeune infirmière s’attarde
Il n’est pas question de jouer pour Annabelle,
Pas de commande, ni de lettre au Père-Noël,
Ni maison de poupées, ni robes de princesse
Pour cette petit’ fille en très grande faiblesse
Dans les yeux hagards de ses parents en détresse
Il y a une incommensurable tristesse
Due à ce silence glacial et qui vous blesse
Quand un enfant ne réagit plus aux caresses
Mais ce matin, quelque chose n’est pas pareil
Un sourire léger semble se dessiner
Sur son visage blême, et le fait rayonner
Serait-ce les prémices d’un plus beau réveil ?
Des anges lui sont apparus dans son sommeil
Ils ont effacé toutes traces de douleur
Et lui ont dit qu’elle ne devait pas avoir peur...
Sur elle, alors, se pose un rayon de soleil
Elle ouvre les yeux et regarde ses parents
D’une voix très douce leur dit en souriant :
« Ne soyez pas tristes,... je vais bien maintenant »
Puis referme les yeux,... définitivement
Aquarella