Sur la plage givrée
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En ces jours de décembre aux légers flocons blancs,
Où les herbes se cambrent sous les coups de vent,
Les aiguilles coupantes et pointes acérées
Des rafales cinglantes ont de quoi effrayer
De rares promeneurs marchent têtes baissées
Luttant avec ardeur contre bise glacée
La plage s’est figée sous un soleil voilé
Le fin sable doré prend des reflets givrés
Un goéland divague et se perd dans la brume
Sur la crête des vagues bouillonnant d’écume,
Couronne évanescente en gouttes d’eau salée,
Fugitive et mouvante dentelle mouillée
Un tout petit lapin sorti de son terrier
Renifle les embruns parfumés et iodés
Et puis s’enfuit très vite à l’arrière de la dune
Où il se précipite telle une fusée brune
Sous le long ruban vert des hauts pins maritimes,
Accrochant la lumière dans un effort ultime
Pour capter l’attention, la mousse ciselée
Prend des colorations poudrées et argentées
C’est l’hiver qui arrive au bord de l’océan
Par le froid qui s’active, s’installe, et nous surprend
Et pourtant je l’accueille tout en me réjouissant
Que nous soyons au seuil d’un très beau Noël blanc
Toujours en fond sonore, le murmure de la mer
Chante encore et encore son ode à l’univers
Discret recueillement, naturelle prière
Qui s’élève en vibrant du cœur de notre Terre
Respiration coupée sous les assauts du vent
Visage camouflé et les yeux larmoyants
J’avance pas à pas, silencieuse en souriant,
Heureuse d’être là, en paix, tout simplement
Aquarella