Inutile intention de nier l'évidence

Quand le tain de la glace renvoie mon image     

Au rythme des saisons, des années en partance,

Qui ont laissé leurs traces en creusant mon visage

Surtout pas l’intention de pleurer sur mon sort,

D’affronter la vieillesse avec un goût amer,

Marcher à reculons, rongée par des remords

Ni cultiver le stress par crainte de la guerre

Pas du tout l’intention d’être désagréable

Quand je dis que les hommes pleins de prétention

Ont perdu l’occasion d’être plus responsables

En cumulant la somme de leurs ambitions 

Je n’ai pas l’intention de tourner le regard

Quand devenu dément un homme se permet

De griller des moissons*, tout en brisant l’espoir

De voir avant longtemps le retour de la paix

Enfin pas l’intention non plus de m’isoler  

Pour ne plus voir le monde ainsi se déliter…

Dans toutes les régions tant de forêts brûlées,

Les banquises qui fondent, et fleuves asséchés…

Mais j’ai bien l’intention de ne pas rajouter

Mes larmes à la peur de ces gens angoissés

Qui, noyés d’émotions, sont recroquevillés

Hermétiqu’s au bonheur, tristes et déprimés

Et oui, j’ai l’intention de rire et de chanter

De partager ma joie de vivre et de rêver

De m’offrir l’occasion peut-être de danser

Et n’avoir qu’une loi : c’est de toujours « aimer »

Car j’ai bien l’intention de garder en conscience

Que chaque jour qui vient est un nouveau cadeau

Un fabuleux jeton au grand jeu de la chance

Qui fait du lendemain le plus beau des gros lots

* Référence aux cultures de blé ukrainiennes brûlées par l'armée russe.