L'éveil
Glisse lentement dans l’oubli
L’éternité de ma conscience.
Perdue dans l’infini,
Noyée dans le silence,
S’endort l’étincelle de vie
Entre la Source et la naissance.
Éclat de lumière subtile
Roulée dans la poussière et dans l’argile,
Alourdie par cette matière
Elle reste collée à la terre.
Mais à la forge du temps
Doucement elle est façonnée.
Dans son brasier incandescent
Elle ne cesse d’être plongée.
L’utilité de cette lame
Qui chauffe dans le cœur des flammes :
Briser les barreaux de la cage
Qui emprisonnent encore mon âme
Et toujours fractionnent ma vue
Par les centaines de mirages
Dont je me suis souvent repue.
Combien de fois
Dans le feu de la connaissance
Tremper ma foi
Pour faire fondre mon ignorance ?
Combien de coups seront encore portés
Pour que la glaise pétrifiée
Se fende, et un jour me révèle
Qu’autrefois je portais des ailes ?
Je commence juste à comprendre
Mais il fallait d’abord apprendre.
Ô, Merveille des merveilles !
C’est mon âme qui se réveille !
Aquarella