L'Automne en précipitation
Dans le lointain comme un présage
Gronde et résonne le tonnerre
Annonçant avec grand tapage
L’arrivée des pluies saisonnières
Sous un bruit sourd de cavalcade
D’inquiétants et sombres nuages
Déversent telle une cascade
Les trombes d’eau d’un bel orage
L’automne, en précipitation,
Vient d’égarer quelques degrés
Et sous le coup de l’émotion
Le ciel pleur’ la fin de l’été
L’abondance de ses sanglots
Ruisselant sur les paraboles
Démontre qu’il a le cœur gros
Et ô combien il se désole
Puis la terre, abreuvée enfin,
Fait alors d’un coup remonter
Tous les effluves des parfums
Accumulés pendant l’été
Car le soleil, bien que moins haut,
N’a pas encore cédé sa place
Il n’a pas dit son dernier mot
Et brusquement refait surface
Déjà les lumièr’s ont changé
En éclaboussant les feuillages
De cuivre et de tons mordorés
Enflammant tous les paysages
L’automne, en très fin bijoutier,
A fixé sur la soie des toiles,
Façonnées par les araignées,
D’inouïs colliers de cristal
Et, s’accrochant aux fleurs mouillées,
Perles aux reflets scintillant,
Les gouttes de pluie ont laissé
Éclats et parures de diamants
Vient le calme après la tempête
Quand chante l’eau dans les rivières...
Douce pause pour la planète
Avant les frimas de l’hiver