A l'orée de l'automne
Avant que la saison n’ait vraiment commencé
Que les beaux chênes verts ne soient décolorés
Et qu’aux toits des maisons fument les cheminées
La nature éphémèr’ prend un air enchanté
Dans la brume bleutée des fraîches nuits d’automne
Où les vapeurs d’été se faufilent encore
La poussière de fée s’éparpille et frissonne
Sur rivière nacrée piquée d’étoiles d’or
Plus haut dans le lointain, au-dessus des collines
Dame Lune, complice, éclaire la vallée
Pour les petits lutins de la forêt voisine
Dont l’humeur est propice à rire et à chanter
Quelque peu dérangée par cette agitation
Une chouette ébahie sort de son habitacle
Et d’un air effaré regarde l’horizon
Découvrant la magie de ce joli spectacle
Puis un hibou fredonne des mots à propos
« Des feuilles d’automne transportées par le vent
Qui vont et tourbillonn'nt » en ricochant sur l’eau
« En ronde monotone » traversant le temps…
Lors, la joyeuse bande de petits copains
Reprend chaque parole de cette chanson
Et formant sarabande en se tenant la main
Saute et fait cabrioles sur les champignons
À l’orée de l’automn’ la nature engourdie
Dans sa robe cuivrée aux dentelles vermeilles
Se fripe et se chiffonne petit à petit
Dans les brumes bleutées des nuits qui l’ensommeillent